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25 avril 2023 2 25 /04 /avril /2023 18:18
CHEF-BOUTONNE : Claude Piéplu s'expose au Toit aux livres de mai à septembre

CHEF-BOUTONNE : Claude Piéplu un livre et une expo au "Toit aux livres" de mai à septembre

L'artiste-interprète Claude Piéplu (1923-2006), révélé au grand public à partir d'avril 1968 pour être la voix des Shadoks, était un Chef-Boutonnais de cœur grâce à sa compagne, Fernande Robert, native de Pioussay.

« Artiste, d'accord. Rèveur, d'accord. Mais citoyen d'abord » se voyait Claude Piéplu.

Du mercredi 10 mai (jour du centenaire de sa naissance) jusqu'en septembre, sera installée au Toit aux livres l'exposition «Claude Piéplu, comédien et citoyen» et donné la parole à Claude Piéplu. L'auteur Jean-Claude Pommier présentera un nouvel ouvrage de 176 pages dont 20 de photos, «Claude Piéplu, d'ailleurs et d'ici», qu'il fera éditer par souscription (1).

Voici des extraits de l'ouvrage «Claude Piéplu, d'ailleurs et d'ici» écrit par le Chef-Boutonnais Jean-Claude Pommier.

- Prologue.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, quelques mots sur la singularité du parcours de Claude Piéplu (jeudi 10 mai 1923-mercredi 24 mai 2006).

C'est un parcours de comédien et de citoyen. Un parcours marqué du sceau de l'indépendance et de l'ouverture d'esprit, empreint de poésie et de fantaisie, tissé d'engagements en faveur du spectacle vivant, du pacifisme et du métier d'artiste-interprète. C'est le parcours de qui s'indigne et s'implique. Non sans avoir de la gratitude pour celles et ceux qui vous apportent leur soutien et vous honorent de leur amitié, pour les lieux pétris de la beauté des êtres et des choses, pour les objets qui libèrent envies et désirs. Claude Piéplu est de la trempe de qui, jusqu'au bout de son temps, ne renie rien de ses convictions et de ses combats.

- Épilogue.

«Sans difficulté aucune, comme si cela allait de soi, Claude Piéplu a rejoint le petit cercle des figures locales que, jusqu'à sa venue, j'avais constitué autour d'hommes et de femmes de plume. Il y a été chaleureusement accueilli par Marie Aymé (Sompt), Simonne Brillaud-Chanson (Ensigné), Auguste Gaud (Chef-Boutonne), Auguste Mailloux (Hanc), Raymond Proust (Chef-Boutonne) et Claire Sainte-Soline (Melleran). De ces gens, auxquels s'ajoute désormais Claude Piéplu, j'ai, avec émerveillement et bonheur, appréhendé les trajectoires et les œuvres, et me suis fait des amis. Des amis auxquels je reste à jamais attaché. Ils ne me quittent pas. Comme ne nous quittent pas les tant aimés qui ne sont plus. Des Marie Aymé, des Simonne Brillaud-Chanson, des Auguste Gaud, des Auguste Mailloux, des Claude Piéplu, des Raymond Proust et des Claire Saint-Solinel, il en faudrait encore et encore. Pour moins désespérer du genre humain. Pour vivre mieux sur la planète Terre.»

- La 4e de couverture

Le comédien Claude Piéplu (10 mai 1923 - 24 mai 2006) était devenu un intime du pays de Chef-Boutonne grâce à sa compagne, Fernande Robert, originaire de Pioussay. Là, au cœur du Poitou-Charentes, pour se ressourcer, le couple s'est posé de temps à autre, sur plus de quarante ans. Il est d'ici, Claude Piéplu. Il est aussi des Ardennes, précisément de Signy-le-Petit (le village natal de sa mère Léonie), de Paris (il y a vu le jour et achevé son parcours) et de Maurice (son île bien-aimée). Il est d'ailleurs, Claude Piéplu.

- Table

Revue de presse — Prologue (p. 9) — 1. Chef-Boutonnais de cœur (11) — 2. Comédien tout terrain (18) — 3. Piépluesque (24) — 4. La parenthèse enchantée des Shadoks (35) — 5. Acteur du théâtre vivant (43) — 6. Beau temps mais orageux en fin de journée (50) — 7. Une chaise, une table, un livre (60) — (Chapitre suivi de vingt pages de photos) 8. Citoyen d'abord (93) — 9. Progrès social et pacifisme (100) — 10. Coups de coeur et affinités (109) — Il. Dans Paris avec François Cavanna (120) — 12. Gratitudes et amitiés (127) — 13. Jusqu'au bout sans se renier (141) — Épilogue (148)

- Annexes

Repères biographiques (p. 151) — Claude Piéplu, artiste-interprète (160) —Écrits de Claude Piéplu (164) — Références journalistiques et autres (166) Jean-Claude Pommier.

(1) Ouverture du Toit aux livres (La Venelle, quartier de la Plaine) de 15h à 17h30 le mercredi 10 mai et les samedi de mai et juin. En dehors de ces jours, sur rendez-vous.

Contact: Jean-Claude Pommier, 15, rue de la Fontaine, 79110 Chef-Boutonne; tél. 05.49.29.87.43.

Vidéo youtube: https://youtu.be/1Duiup2tWKA

 

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6 avril 2023 4 06 /04 /avril /2023 15:01

 

Juste paru, le dernier ouvrage de Nicole P. Vautard, La publique libre des Rigoldouns-Baringoins (1) pose le lecteur dans un univers aussi surprenant que drôle. Une utopie poétique.

Nicole P. Vautard est née Papillaud à Angoulême il y soixante-quinze ans, elle réside à Saint-Fraigne où elle a des attaches familiales et restauré une maison avec son époux. Elle est veuve mais riche d’une fille, Anne-Lise, et de deux petites-filles. Cette ancienne enseignante en maternelle et maître formatrice en arts plastiques auprès des jeunes enseignants, a toujours pratiqué les arts de l’écriture, du dessin et de la peinture.

«J'ai débuté à la suite d'un stage de BD, expose l'auteure, j'aime jouer avec les mots. C'est mon troisième ouvrage, j'ai réalisé 95 illustrations insérées dans le texte. J'ai voulu que le lecteur s'amuse.» Et en effet, la magie opère. «J'utilise un langage à la façon du verlan, la langue des oiseaux connu des bâtisseurs de cathédrale qui leur permettait d'échanger des informations en secret, c'est une langue à écouter.»

C’est au cours d’une visite au Centre Pompidou que tout est arrivé! «J’explique, dit-elle. En cette fin d’après-midi la plupart des visiteurs quittaient le Grand Navire ou bien se dirigeaient vers une salle de spectacle. J’étais seule. Lorsque:… Nicole musarde avec félicité de tableau en tableau dans le Centre Pompidou lorsqu’elle se retrouve devant le célèbre IKB 3, Monochrome bleu d’Yves Klein. Happée par cette œuvre étrange, elle interrompt sa déambulation pour s’en imprégner, se perdre dans la couleur… Soudainement prise d’un léger malaise, elle perd sa propre pesanteur et entre dans le bleu, comme immergée dans une légèreté aérienne où elle ne touche rien, où elle n’est rien… ou plutôt, elle est quelque chose de ce bleu, elle est le bleu.

Car Nicole vient de franchir la porte du bleu; celle qui mène à la planète IK N22/4. Accueillie par Zigoldroume, Rigoldebonde et Zup, trois Rigoldouns-Baringoins, la jeune femme entame son voyage dans ce monde étrange ; un monde peuplé de Zins Bécile, de Zins Congrus, d’I Gnare, d’I Diot et autres A Typique, tous exilés de la Terre.»

«Les bars à thym sont spécialisés pour libérer la parole»

Voici un extrait: «Il existe sur IK N22/4 des bars où les Rigoldouns se retrouvent pour penser. Les bars à thym sont spécialisés pour libérer la parole. On y déparle à qui mieux mieux, dans les déparloirs les plus chics qui soient ou les plus huppés quand on y vient avec des chapeaux à huppe qui signalent à qui veut l’entendre que vous vous y rendez la nuit venue sans aucun secret, en toute indiscrétion. Les petits enfants peuvent bien sûr s’y rendre avec des huppes sur leur tête.

Les déparloirs sont souvent bondés car on s’y amuse follement. On peut y rencontrer quelques surréalistes terriens qui ont choisi cette planète pour une seconde vie en plein repos et enfin reconnus de la population comme bienfaiteurs et bien fêtards, ce qui n’est pas contradictoire. […] On y boit des cocktails de riz, car ils soignent les intestins. Campa rit dans ces occasions, Mahal y bout et la mère pie-con tente tout le monde».

«Dans cette utopie poétique, Nicole P. Vautard entrelace texte et illustrations pour nous entraîner dans un univers aussi surprenant que drôle – incontestable miroir déformant du nôtre – et nous inviter à nous questionner sur nos choix sociétaux. Pour tous les grands enfants et les amoureux des (jeux de) mots. Cette utopie poétique nous entraîne «de l’autre côté» du célèbre IKB 3, Monochrome bleu d’Yves Klein.»

(1) Nicole P. Vautard, La publique libre des Rigoldouns-Baringoins, roman illustré, éditions Jets d’Encre, format : 14 x 21 cm, 170 pages, prix indicatif: 19,30 €, dans toutes les librairies et sur le site de l’éditeur (www.jetsdencre.fr).

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13 juin 2021 7 13 /06 /juin /2021 09:42
Chef-Boutonne: un roman du réel à découvrir sous le Toit aux livres

Le «Toit aux livres» est niché dans la venelle du quartier de la Plaine à Chef-Boutonne, «Petite cité de caractère». L'écrivain Jean-Claude Pommier y dédicacera Ce Printemps-là, son dernier ouvrage.

Pour sa douzième saison, «Le Toit aux livres et aux jouets animés» met à l’honneur des manuscrits. «À une époque où le crayon et le stylo sont remisés, cela peut paraître anachronique, avoue Jean-Claude Pommier, bibliothécaire et écrivain. Mais qu’importe !» Cette bibliothèque parallèle est aménagée dans ce qui fut un creux-de-maison. Les manuscrits présentés sont une somme d’écrits d’anonymes, de textes d’enfants, de pages de gens de plume d’ici (Marie Aymé, Marcel Daniaud, Marthe David, Marie Garaud, Auguste Gaud, Raymond Proust, Claire Sainte-Soline, Jean-Claude Pommier…), de chroniques et de points de vue sur le temps présent.

Cette saison sera aussi marquée par la parution de Ce Printemps-là. «Ce Printemps-là s'est élaboré de mars à juin 2020, quelque part dans les Matoches, un lieu de nature à nul autre pareil dans le Chef-Boutonnais et au-delà, confie Jean-Claude Pommier. Pour endiguer la propagation du virus de la covid, le pays est astreint à la réclusion à domicile. Ces 55 jours d’un printemps hors du commun sont diversement vécus par la population. Clarisse Michel et Florent Berthon, des enseignants-chercheurs d’à peine trente ans, sont confinés à Gireville, leur village natal. Dans leur maison de la ruelle du Petit-Four, à deux pas de la source de la Boutonne, ils s’adonnent à la lecture, se racontent des histoires, suivent de près l’actualité. Ils en viennent à se dire que les restrictions de liberté prises en haut lieu n’auront pas raison de leur être intime. Ils s’aiment pleinement, se préoccupent du sort des bannis de l’ordre établi et accueillent à bras ouverts les rencontres de hasard. Grâce à leur goût des autres, Clarisse et Florent sont conduits à s’intéresser au choléra, à la rage et à la lèpre qui, en des temps lointains, ont sévi à Gireville et dans ses environs…»

On peut se procurer l'ouvrage chez l'auteur (au prix de 10€), le matin de 10h à 12h jusqu'à la fin juin, ou au Toit aux livres qui pourra se visiter jusqu’en octobre, sur rendez-vous.

Le public est attendu au Toit au livres et aux jouets animés de 14h30 à 17h30 le vendredi 18 et le samedi 19 juin, le vendredi 25 et le samedi 26 juin, le vendredi 2 et le samedi 3 juillet. Entrée gratuite. Il lui sera proposé de découvrir des manuscrits, et de faire dédicacer par l'écrivain Jean-Claude Pommier son livre «Ce Printemps-là», roman du réel, 200 pages de belle écriture.

L'ouvrage sera vendu aussi en librairie au prix de 12€.

Contact: jc-pommier0514@orange.fr ; tél. 05 49 29 87 43

 

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5 octobre 2020 1 05 /10 /octobre /2020 15:36
L'intransigeant 29 septembre 1906
QU’EST DEVENU LE LIEUTENANT LACROIX ?
Une disparition inexpliquée, qui date déjà de quarante jours. Les parents s'émeuvent peut-être un peu tard, et l’autorité militaire s'inquiète. On commence a s’inquiéter d’une disparition énigmatique, curieuse, et qui remonte déjà à plus de quarante jours. Il s'agit de la disparition, jusqu’ici inexpliquée d’un officier, le lieutenant Lacroix, du 137e de ligne, en garnison à Fontenay-le-Comte.
C’est seulement la semaine dernière que l'oncle de l’officier, M. Vallet-Florent, habitant à Chef-Boutonne (Deux-Sèvres), recevait une lettre du colonel du 137e; lui demandant des renseignements sur son neveu qui n’avait pas reparu au corps.
Le lieutenant: Lacroix était parti d'Aurillac (Cantal), le 19 août, en feuille de route pour Fontenay-le-Comte ; il était porteur d’une somme de 600 francs.
D'après les renseignements recueillis à Aurillac, l'officier ne paraissait nullement préoccupé et peu disposé à faire un coup de tête. On se perd en conjectures sur cette disparition qui provoque une certaine émotion dans les Deux-Sèvres, où la famille de l'officier jouit de l’estime générale.
Dès que nous avons eu connaissance de cette affaire, nous nous sommes immédiatement livré à une enquête au cours de laquelle nous avons pu nous convaincre que dans les milieux officiels on ne possède encore que peu d’indications sur la disparition du lieutenant.
Le ministère enquête
Le .lieutenant Lacroix avait, parmi ses compagnons, dans la mission qu’il remplissait à Aurillac, le lieutenant Valance, du 104e de ligne. Cet officier commande la 4e compagnie, casernée au bastion numéro 79, à la porte de Châtillon. Il était rentré, il y a une quinzaine de jours ; puis, comme la plupart des officiers de la 2e brigade, il est parti en vacances.
Il y a une huitaine de jours, le lieutenant Valance fut rappelé à Paris pour fournir des renseignements au ministre de la guerre sur la disparition du lieutenant Lacroix. Il s'est de nouveau absenté de Paris pour se rendre dans l’Indre-et-Loire, où il est en ce moment.
Nous nous sommes successivement présenté à la caserne de l’avenue de Latour-Maubourg, au bastion 79, et rue Hallé au domicile du lieutenant Valance.
A la caserne un officier nous a dit :
— Notre camarade Valance, venait rarement ici. Nous l'avons aperçu il y a quelques jours, cependant. Il était soucieux et évidemment c’était la disparition mystérieuse de son camarade de mission qui lui causait cette mélancolie.
Aux questions discrètes qui lui ont été posées il n'a pu ou voulu répondre. Voyez au bastion 79. Peut-être pourrez-vous obtenir de plus amples renseignements. Au bastion de la porte de Montrouge on nous a confirmé le départ en congé du lieutenant Valance ; mais on ignore tout de la disparition du lieutenant Lacroix.
Enfin, rue Hallé, la concierge nous a déclaré que son locataire était effectivement revenu subitement à Paris, il y a une huitaine de jours et qu’il était reparti de suite pour achever son congé.
Le lieutenant Valance pourrait puissamment aider à éclaircir le mystère qui entoure la disparition du lieutenant Lacroix.
Ces deux officiers, en effet, ainsi que nous le disons plus haut, ont coopéré de longues semaines ensemble, au travail de révision de la carte de France, pour les régions de l'Ardèche, du Cantal et de l’Aveyron, logeant sous la même tente, en campement. Ils ne se sont séparés que le 1er août, après l'achèvement de leur mission topographique.
Au service géographique
Au service géographique de l’armée, 140, rue de Grenelle, auquel le lieutenant Lacroix a été attaché ces temps derniers, le chef de bureau nous déclare :
— Personnellement, je ne connais pas le lieutenant Lacroix. Cependant, par mes états, je peux vous dire dans quelles conditions cet officier a été attaché à nos services.
Tous les ans, les chefs de corps désignent les officiers les mieux notés et les plus aptes pour suivre les opérations de cartographie de l’armée. Le lieutenant Lacroix faisait partie de la deuxième brigade, sous les ordres du capitaine Teychené, du 32e d’infanterie.
« Cette brigade a pour mission la révision de la carte de France. La campagne de la 2e brigade, au mois d’août, comportait des opérations à Bourg-Saint-Andéol, dans l’Ardèche ; à Decazeville, dans l’Aveyron, et terminait ses travaux à Aurillac, dans le Cantal.
Les officiers qui composent ces missions ont peu de relations directes avec les bureaux du service géographique ; ils passent tous par la voie des chefs de brigade dont ils reçoivent les ordres. C’est ce qui vous explique que le lieutenant Lacroix soit peu connu ici.
___
Le Petit Parisien, 29 septembre 1906
DISPARU ET RETROUVÉ
Le Lieutenant Lacroix
On était sans nouvelles de cet Officier depuis quarante jours. Notre correspondant de Clermont-Ferrand a su le découvrir et l'interviewer, mais le mystère subsiste.
On commençait à s'émouvoir de la disparition inexpliquée du lieutenant Louis-Adolphe Lacroix, du 137° régiment de ligne, dont la famille habite la commune de Chef-Boutonne, située dans l'arrondissement de Melle, à 58 kilomètres de Niort, dans les Deux-Sèvres.

 

Détaché à Paris au service géographique, le lieutenant Lacroix était parti, il y a quelque temps. en mission cartographique, avec un certain nombre de ses camarades.
De Privas, la mission gagna Aurillac.
Le 18 août dernier, le lieutenant Lacroix quittait cette ville afin de rejoindre son régiment après s'être fait délivrer une feuille de route pour Fontenay-le-Comte et avoir louché un mandat de 500 francs plus 96 francs pour frais de route.
Or, il n'avait pas paru à Fontenay-le-Comte. Depuis lors - depuis plus de quarante jours donc - l'on ne savait ce qu'il était devenu.
Le colonel du 137e de ligne s'était vainement adressé à ses parents, à tous ceux qui auraient pu être renseignés d'une façon quelconque. Personne d'entre eux ne s'était trouvé à même de fournir la moindre indication sur ce qu'était devenu cet officier.
On commençait à émettre, sur le sort du lieutenant Lacroix, les plus sinistres hypothèses, lorsqu'il a été retrouvé, hier soir, fort inopinément par notre correspondant particulier de Clermont-Ferrand, dans les circonstances suivantes
Heureuse Rencontre
Clermont-Ferrand, le 28 septembre. De notre correspondant particulier
Je quitte à l'instant même le lieutenant Louis Lacroix, du régiment d'infanterie.
Dés que vous m'avez télégraphié j'ai recherché les traces de son passage à Clermont, et jugez de ma surprise, après des recherches vaines au cercle militaire, dans les hôtels et cafés où il aurait pu être reconnu, je tombe sur lui-même au grand hôtel Terminus, en face de la gare. La rencontre n'a pas été banale.
On vint annoncer au directeur de l'hôtel, M. Bertrand, que je lui demandais par téléphone s'il n'avait pas eu chez lui le 19 août dernier le passage d'un voyageur nommé Lacroix. Cette demande faite à haute voix dans la salle à manger où se trouvait M. Bertrand fit immédiatement lever les yeux et prêter l'oreille à un jeune homme qui se trouvait à la table d'hôte et était précisément inscrit sous le nom de Lacroix, nom sous lequel il avait fait un séjour à l'hôtel Terminus, du 18 au 25 août dernier.
Prévenu, j'accours. Des renseignements qui me sont fournis, il ne peut y avoir doute, et je fais aussitôt demander M. Lacroix.
Un grand jeune homme de trente ans, figure douce et sympathique, moustache châtain clair, très correctement vêtu d'un complet gris, linge irréprochable, notez ce détail, qui va avoir son importance, se présente à moi.
Je vous demande pardon, monsieur, lui dis-je, de vous déranger, vous êtes bien le lieutenant Lacroix, du 137e ?
Parfaitement, répondit-il.
Vous savez que l'on annonce votre disparition depuis le 18 août, date de votre départ d'Aurillac. Vous savez que votre famille est dans les transes. Que puis-je écrire vous concernant ?
Ah me répondit-il simplement, je ne savais pas.
Je lui met sous les yeux les notes qui l'intéressent et lui réitère ma demande: que dois-je dire?
Il se lève très posément et me tendant la main me répond tranquillement: « Je n'ai rien, absolument rien à vous dire, mais je sais maintenant ce qu'il me reste à faire ».
Puis il remonte dans sa chambre, au grand hôtel Terminus.
J'ai recueilli d'autre part les renseignements suivants: le lieutenant Lacroix est arrivé le 18 août sans le moindre bagage, il a déjeuné avec un invité et est resté jusqu'au 25 août, toujours sans bagages et pourtant, comme je vous, l'indique plus haut il était d'une tenue irréprochable au peint de vue des vêtements et du linge.
Il est revenu à Clermont depuis trois jours, toujours à l'hôtel Terminus où il occupe actuellement la chambre n° 56. Sombre taciturne, un masque de tristesse sur sa figure jeune, que se passe-t-il en lui ? Il m'est impossible en ce moment de résoudre ce problème. Pourtant au moment où je vous télégraphie ces lignes, le lieutenant Lacroix quitte sa chambre et se rend en ville, où il a sûrement des accointances, car comment admettre qu'il puisse passer dix ou douze jours dans notre ville aussi correctement mis et sans même la moindre valise à l'hôtel.
Je tiens de bonne source que le colonel du 137e va être avisé par télégramme de la présence du lieutenant Lacroix à Clermont.
Quelques détails biographiques
Le lieutenant Lacroix est âgé de vingt-neuf ans. Orphelin, il n'a plus qu'un oncle, M. Florent Vallet, habitant Chef-Boutonne.
Il est né à Loubigné, canton de Chef-Boutonne.
Son père appartint également à l'armée. Il fut retraité après vingt-cinq ans de services. Il était chevalier de la Légion d'honneur.
Le jeune Louis était très intelligent. Son père voulut en faire un soldat. Louis Lacroix, après avoir suivi les cours de l'école de Loubigné, puis de Chef-Boutonne, entra au lycée de Niort puis à celui de Poitiers, où il termina ses études
Il fut admis à Saint-Cyr et nommé, il y a six ans, sous-lieutenant au 137e d infanterie.
Sa vieille mère, née Louis Vallet, est décédée à Javarzay, près Chef-Boutonne, il y a deux ans à peine. Son père est mort depuis plusieurs années.
Détaché, comme nous le disons plus haut, au service géographique de l'armée le lieutenant Lacroix collabora au travail de révision de la carte de France pour les régions de l'Ardèche, du Cantal et de l'Aveyron, sous les ordres du capitaine Teychené, du 32e d'infanterie, chef de la 28e brigade de ce service.
La campagne de la 2* brigade, au mois d'août, comportait des études à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche), à Decazeville (Aveyron), et se terminait à Aurillac (Cantal).
Pour quelles raisons le lieutenant Lacroix ne se rendit-il pas à Fontenay-le-Comte ?
Pourquoi s’abstint-il, pendant quarante jours, de donner de ses nouvelles ? Ces points, encore obscurs, ne tarderont vraisemblablement pas à être éclaircis.
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La Charente 1er octobre 1906
LA DISPARITION DU LIEUTENANT LACROIX
Paris, 30 septembre, 8 h. 20.
Les journaux annoncent que le lieutenant Lacroix, de Fontenay-le-Comte, a quitté Clermont-Ferrand pour regagner son régiment.
Il déclare qu'il avait perdu la tête à la suite d'embarras d'argent.
Clermont-Ferrand, 30 septembre.
La gendarmerie recherche le lieutenant Lacroix pour l'arrêter comme déserteur.

 Loubigné

___

Le Figaro 30 octobre 1906 (Par dépêche de notre correspondant particulier)
CONSEIL de guerre de Nantes
Le lieutenant Lacroix.
Nantes, 29 octobre.
On a fait, en septembre dernier, trop de bruit autour de la disparition du lieutenant Lacroix pour qu'il soit possible de ne point rendre compte de cette douloureuse affaire. Etait-il vraiment nécessaire que la presse s'en saisît si bruyamment ?
Le lieutenant Lacroix a comparu ce matin devant le Conseil de guerre présidé par le lieutenant-colonel Lagarde, sous l'inculpation d'absence illégale à l'intérieur.
C'est un grand jeune homme de vingt-neuf ans, mince, au front dégarni, à la physionomie intelligente.
Il a expliqué dès le début de son interrogatoire les causes de sa désertion momentanée. Il avait quelques grosses dettes qui le préoccupaient, tandis qu'il opérait dans l'Ardèche avec sa brigade.
Le 18 août, après la dislocation, le lieutenant Lacroix avait devant lui quatre jours de liberté. Il accompagna à Clermont un camarade qui le soir le quitta.
« Après le départ de mon camarade, je demandai au garçon d'hôtel ce que je pourrais faire de ma soirée. Il me répondit que la station de Royat était proche et qu'un tramway pouvait m'y amener facilement. Ma pensée était obsédée de mes dettes et de mes engagements. J'avais 700 francs sur moi. Un casino, une table de jeu m'étaient offerts, c'était, peut-être, pour moi le salut. Je courus à Royat.
J'y perdis la majeure partie de mon petit avoir.
Je revins le lendemain pour réparer ma perte, et le 25 août je me trouvai avec une somme minime qui m'aurait permis, tout juste, de regagner ma garnison. Je quittai Clermont.
A Saint-Germain-des-Fossés, j'avais quelques heures d'attente. Je pensai qu'à Vichy je pourrais regagner l'argent perdu. J'y allai, j'y restai un mois, avec des alternatives de gain et de perte, oubliant tout, hypnotisé absolument par la dette qu'il me fallait solder en arrivant au corps.
Vous pouvez, messieurs, prendre ce que je dis pour un système de défense ingénieux.
Je vous jure que c'est l'expression exacte de la vérité. A aucun moment je ne me suis rendu compte de la nature exacte et précise de la faute que je commettais, au point de vue militaire. La fatalité a voulu que je n'eusse personne pour me tirer de cette hallucination étrange et porter la lumière dans mon cerveau enlisé dans la pensée envahissante de ma dette. Il me semble aujourd'hui encore que c'est un étranger qui s'est débattu devant moi dans un cauchemar de somnambule.
Ce ne fut que quand les journaux en vinrent à s'occuper de moi que je sursautai et mesurai l'étendue de ma faute. Je repris le train et j'arrivai à Fontenay-le-Comte le 30 septembre au soir. Je me présentai chez mon colonel, qui me mit aux arrêts de rigueur.
Le colonel Meunier est l'unique témoin cité dans cette affaire.
Il a, dans une émouvante déposition, expliqué les résultats de son enquête sur le cas de son subordonné.
C'était, dit le colonel, un officier parfait, ne fréquentant pas, le café, ne fumant pas, ne se livrant à aucune dépense; c'était lui le dernier que j'eusse soupçonné de jouer. Ses camarades l'aimaient et l'estimaient, ils lui ont même conservé dans son malheur leur amitié.
Je parvins, après mille efforts, à lui faire avouer la source de ses dettes. Le lieutenant Lacroix est le fils d'un ancien chef artificier décoré de la médaille militaire et de la Légion d'honneur, qui avait pour toute fortune sa retraite et les émoluments attachés à ses décorations. Il obtint pour son fils une bourse au lycée de Niort et, plus tard, une bourse également à Saint-Cyr. Il mourut pendant que le jeune homme accomplissait ses années d'école, laissant sa famille sans aucune ressource, ayant épousé sa femme après avoir quitté l'armée.
Bravement, Lacroix accepta les dettes que son père avait contractées pour lui. Sa mère devint infirme. Il lui fallut une domestique que le fils prit encore à sa charge. Il emprunta pour subvenir à tous ses besoins. Sa mère mourut il y a deux ans. Lacroix lui avait toujours envoyé une partie de sa solde, payant les intérêts de ses dettes et vivant chichement avec le reste, empruntant à ses camarades de petites sommes, bouchant un trou en en creusant un autre. (Mouvement.)
Après un court réquisitoire du lieutenant-colonel Lemoine qui réclame une condamnation, mais demande aussi l'application de la loi de sursis, et une intéressante plaidoirie de Me Servat, le Conseil condamne, par cinq voix contre deux, le lieutenant Lacroix à deux mois de prison avec sursis.
Marcel Denis.

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25 septembre 2020 5 25 /09 /septembre /2020 11:29
Les moulins de Loubillé

Les moulins à farine à Loubillé

Loubillé qui bénéficie de la force du vent et de quelques filets d’eau a vu des moulins à blé s’installer sur son territoire. Des moulins à eau à Chaumeau et Potonnier, des moulins à vent dont deux à Narçais (un de ces moulins est en photo), par exemple. Outre la mouture des bleds (nom commun des froment, orge, méture, etc.) pour faire la farine à pain, le meunier devait écraser le maïs destiné aux animaux. Avec le temps, et l’arrivée des minoteries, les derniers moulins ne se consacraient plus qu’à cette tâche.

Nous relevons sur la carte au 1/80000e de 1853 (secteur Saint-Jean-d’Angély sud-est) un moulin à eau (usine) à Chaumeau, un moulin à vent à la sortie de Narcay sur la route de Paizay-Naudouin, un deuxième un peu plus loin, un ancien moulin sur l’Osme sur une ligne allant de Narçay à Puits-Chauvet, un moulin à eau à Potonnier sur l’Osme.

Sur la carte de Cassiny, 1768, nous observons un moulin à eau et un moulin à vent à Chaumeau, un moulin à eau à la hauteur de Puy-Chauvet, un moulin à vent à Narçay, deux moulins à vent à la Rochonnière dont un est ruiné. Mais cette carte n’a pas la réputation d’être absolument infaillible.

Les moulins dans l’histoire

Après les moulins à sang mus par les animaux, les esclaves ou les femmes, c’est la nature, en l’occurrence l’eau et le vent, puis l’énergie mécanique et électrique qui prendront le relais.

Le moulin à eau semble être apparus dès le troisième siècle au sud de la gaule romaine. Au IXe siècle, ces moulins connaissent une forte croissance. Le moulin à eau est alors une source de richesse et les moulins, qui, jusque là étaient exploités par de petites communautés villageoises, vont être alors pris en charge par les seigneurs ou construits et exploités par les monastères. Les habitants n’ont d’autre choix que de se rendre faire moudre leurs bleds à ce moulin contre redevance, c’est une obligation qui résulte du droit de banalité des seigneurs. Cette redevance se faisait sous la forme d’un prélèvement de un seizième sur les quantités à moudre.

Le meunier n’a pas le droit d’aller « chasser »sur les terres de ses collègues voisins. Son chasseron, qui va chercher le grain chez le paysan et lui rapporte sa farine, est placé sous autre surveillance.

Le moulin à vent est généralement associé à un moulin à eau lequel cesse de fonctionner en période de basses eaux et d’assèchement total du cours d’eau sur lequel il est établi. Il en allait ainsi aux moulins de Chaumeau.

Le moulin à vent apparaît en Europe vers 1080. En Poitou-Charentes au XIIIe siècle. Ce sont les croisés qui ont rapporté cette bonne idée, car ils avaient pu observer les détails de construction et en apprécier le fonctionnement en Orient. Au début, les ailes, le plus souvent au nombre de quatre, sont constituées d'une armature en bois supportant une toile tendue. Du chanvre à Loubillé. Le meunier oriente la tête du moulin selon le vent et déplie les voiles en fonction. Plus tard, en 1848, l’ingénieur Pierre Théophile Berton invente un système de planchettes orientables pour remplacer les voiles, ce système se règle de l’intérieur du moulin grâce à un ensemble de biellettes.

« Le vent, que seule jusqu'alors la voile utilisait, devient source d'énergie, et le moulin à vent, machine nouvelle, s'immisce dans l'histoire, dans un secteur que l'ordre féodal tout-puissant n'avait pas songé à contrôler. Que ce moyen de production ait été très vite pris en main par la féodalité, rien n'est plus normal dans la société occidentale dominée par les seigneuries. Le juriste inclura donc le vent dans les forces qui peuplent le fief, au XIIIe siècle. Mais la règle est loin d'être générale et variera selon les coutumes régionales dans la France d'Ancien Régime, sans grande unité ni homogénéité juridique ou linguistique. Avant 1789, la coutume de Normandie, selon laquelle « un moulin à vent ne peut être banal », s'oppose à celle du Poitou, qui affirme le contraire. »

Sous l’ancien régime, le meunier peut être parfois le propriétaire de son moulin, il l’érige avec l’autorisation du seigneur moyennant paiement un droit. Après la Révolution, le moulin à vent devient entreprise libre, souvent rachetée par le meunier. Le moulin est encore le lieu de rencontre des hommes et des femmes. On y discute de toutes ses affaires, on y échange des nouvelles.

Leur rendement était faible, le meunier connaissait des périodes de chômage imposées par l'absence de vent. Avec la modernisation des moulins à eau et l’arrivée des minoteries, l'apparition de la minoterie industrielle et la généralisation de l'électricité dans les campagnes, l’imposition sur les moulins en tant qu’outil industriel - même s’ils n’était pas utilisés - ces géants ailés étaient condamnés. On leur coupe les ailes, au mieux on les recouvre de tôles pour en faire des silos à grain ou des poulaillers, voire des porcheries. Et ce sont souvent les derniers construits, après 1800, qui disparaissent les premiers. Les meules sont transférées vers un moulin à eau.

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3 septembre 2020 4 03 /09 /septembre /2020 10:13

Quand elle ne sculpte pas la pierre, Sophie Lopez la reproduit au pinceau pour bâtir le cadre de ses tableaux dont l'animal, souvent le cheval, en est le sujet principal. Elle présente au château de Javarzay (79 110 Chef-Boutonne), une exposition (1) de ses œuvres qu'elle a intitulée «Des chevaux et des pierres».

L'artiste n'a jamais fait mystère de son dada. Au château de Javarzay le visiteur se verra interpellé par une série de peintures sur bois, de grande taille. Avec pour trait commun le cheval.

Cette sortie équestre à fond de train de la cathédrale peut évoquer le souvenir du désastre de Notre-Dame.

Cette sortie équestre à fond de train de la cathédrale peut évoquer le souvenir du désastre de Notre-Dame.

L'artiste n'a jamais fait mystère de son dada. Au château de Javarzay le visiteur se verra interpellé par une série de peintures sur bois de grande taille. Avec pour trait commun le cheval.

C'est pendant les semaines de confinement qu'est né son dernier grand tableau, une peinture sur bois (environ 2 m par 1,5 m). Le fond, de ton sépia, représente l'intérieur de la nef d'une cathédrale romane de Laon. «L'architecture de la cathédrale m'a permis de donner un rythme au tableau, comme le rythme du pas d'un cheval» explique Sophie Lopez. En effet, de ce majestueux édifice, trois élégants chevaux sortent au galop. Sur la gauche, à fond de train un somptueux destrier de robe alezane, aux crins vagabonds, au centre surgit un puissant animal gris à la crinière tressée et aux muscles tendus. Sur la droite, les accompagne un troisième équipier, à demi-transparent pour se superposer aux détails sculptés des colonnes de la cathédrale.

Les chevaux me murmurent des histoires à l'oreille

Un choix guidé par l'imaginaire ou le souvenir, peut-être celui de son cheval disparu, mais l'artiste préfère ne pas dévoiler ses secrets. Elle laisse juste trotter cette confidence: «Les chevaux me murmurent des histoires à l'oreille afin que je les peigne».

Sophie Lopez affectionne tous les équidés, et montre aussi son intérêt pour le cheval de trait au travers d'un grand tableau. Le fond représente un drap bleu juste sorti de l'armoire. L'artiste, maître dans l'art du trompe-l'oeil, en représente les plis de manière remarquable. Son sens du détail et de la réalité laissent bouche-bée. Devant elle a fait poser un superbe trait gris, peu importe la race, tout en majesté, calme et docile.

De nombreux tableaux seront ainsi accrochés dans la salle d'exposition du château de Javarzay. La dernière œuvre juste sortie de l'atelier représente l'encolure d'un cheval gris, vue comme Henri IV admirait celle de son destrier célèbre.

Sophie Lopez expose aussi ses sculptures. Elle s'est laissée captiver par divers minéraux, du calcaire au granit en passant par le marbre. La plus grande qu'elle ait réalisée est celle d'un cheval gris sculpté dans un bloc de marbre de carrare. Elle exposera à Javarzay des œuvres en marbre noir et en marbre blanc

(1) Exposition du 2 au 17 septembre. Entrée libre du jeudi au dimanche de 15 à 18 heures. Renseignements: tél. 05 49 29 86 31

Pascal Baudouin

Formée à la pierre par le Club Marpen

Sophie Lopez est née à Paris, elle se souvient de ses premières esquisses dès l’âge de trois ans. Plus tard, elle œuvrera pour la haute couture et des bijoutiers, dessinant des accessoires et réalisant leur maquette. Jusqu'au ras le bol de la vie parisienne qui le fera se poser à La Forêt-de-Tessé.

Elle découvre les formations du Club Marpen à Tusson. Et se lance dans un CAP taille de pierre en 1992, encadrée par Fred Chauvin. Elle apprend à faire des cubes, découvre les techniques de taille, les secrets de la pierre, et en vient à étudier l’histoire de l’art. A l'issue elle décide de poursuivre par la sculpture, un nouvel apprentissage. Du travail en miniature des débuts elle se voit évoluer vers le gigantesque. Jusqu'au cheval sculpté dans un bloc de 5 tonnes de marbre carrare en 2004.

Sophie Lopez participe souvent à des expositions. Et chaque été, sous le ballet du logis de Tessé, elle anime des stages de sculpture sur pierre pour l'association ARSIMED «pour former, passer un savoir».

Débordante d'imagination et de diversification, amatrice d'art contemporain, elle se sent exploratrice de l'art quand elle prospecte de nouvelles techniques.

Elle aime s'évader vers l'abstrait pour forcer son imaginaire avant de réintégrer le monde du réel.

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 10:02

 

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10 février 2019 7 10 /02 /février /2019 10:17
Courcôme/Villegâts «Les Amis de la Bourrache» bissent Alain Brisemontier

L’association «Les Amis de la Bourrache» promeut dans son village de Villegats, commune de Courcôme, la chanson, la musique, la poésie et la littérature.

Samedi 26 janvier, elle avait invité un fou de Brassens, l'Angevin Alain Brisemontier, qui avait participé l'an passé au festival «Arts en fête à Villegâts» dans la cour de la Commanderie (1).

L'artiste était très attendu, la salle communale comble ! «Nous organisons depuis trois ans cette salle, normalement le dernier vendredi du mois, un concert gratuit ouvert à tous, explique Francis Belliard, président de l’association «Les Amis de la Bourrache». «Les Vendredis de la Bourrache» tournent bien. Les spectateurs apportent de quoi constituer un buffet froid que tous, artistes et public, partagent à l’issue du concert.»

La première partie de la soirée était assurée par le groupe O+ composé de Francis Belliard, chant et guitare, et ses amis Jean-Louis à l'harmonica, Gilles avec son étonnante contrebassine réalisée avec un petit billet de 10€ au moyen d'une grosse poubelle munie d'un manche à balai et d'une corde de maçon. «Cet instrument existe depuis un siècle» raconte Gilles aux curieux. «Nous allons jouer une chanson dédiée en hommage à Jean-Pierre qui nous a quitté le 26 décembre dernier» soupire Francis Belliard.

Alain Brisemontier poursuit par un récital dédié à Brassens: «Brassens d'abord ...et des copains au bois de mon cœur». Il pousse le public chez Brassens: «Ce monument, quand le visite-t-on ? Allez... entrons !» Durant plus de deux heures, il alterne les chansons de l'idole avec de courtes biographies. Au fur et à mesure que l'Angevin change de tome et tourne les pages, le public s'extasie. Brassens a écrit dans sa jeunesse «Gare au gorille»... le public reprend avec joie. Les années défilent, les chansons connues ou non, révèlent celui qui filait «à toute beurzingue sur les chemins de la liberté». Alain Brisemontier chante «Les copains d'abord» et brosse un portrait chaleureux, chaleur humaine propre à Brassens.

L'artiste Brisemontier invitera en dernière partie son public chez Eugène Biseau (1883-1989), vigneron et poète autodidacte, à Véretz en Touraine, auteur de 500 poèmes sur le vin et sur la paix. Puis il rappelle en chanson le souvenir d'Allain Leprest (1954-2011) pour qui il a travaillé une dizaine d'années et dont Nougaro a dit: «Il est l'un des plus fulgurants auteurs au ciel de la langue française». Le public a répété Brassens tout son saoul et supplié l'artiste angevin de lui octroyer un supplément.

(1) Le festival «Arts en fête à Villegâts» est programmé les 27 et 28 juillet cette année avec les artistes qui ont participé aux «Vendredis de la Bourrache».

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 16:27
Le spectacle Onze relance l'offensive pour la paix

Dans le flot d'émotions soulevé par la commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918 le spectacle «Onze» a poussé des vagues. Pour rappeler que la guerre ne peut être un jeu. Ni une source de profit.

Gonflés à bloc, les auteur, chef de chœur, musiciens, chanteurs et comédiens, sont sortis des tranchées pour s'attaquer sans protection à ce challenge pour la paix. «On ne peut pas oublier tous ceux qui se sont battus pour notre liberté» répète inlassablement Gary Holding de l'AFABE qui a mis en musique ce spectacle. «Ni expliquer tout ce qui n'est jamais expliqué» scande Raymond Fiabane des «Chercheurs d'arts», auteur et metteur en scène du spectacle. A Villefagnan (1), vendredi 9 novembre, l'église débordait d'un public silencieux, grave. Chacun avait planté une allumette dans un bac à sable. Ces allumettes, un mort pour la France pour chacune, seront enflammées à la fin du spectacle...

Le Père Marc Prunier-Duparge, curé de la paroisse, a accueilli et félicité l'équipe. De même que le maire Pascal Boeuf soulignera l'intérêt de cette manifestation. En attendant l'entrée des artistes dans l'église, deux comédiennes ont lu une énorme liste de morts pour la France.

«Il fallait oser faire un tel spectacle! confie le public épaté. Mais c'était ça la guerre !» Faire parler une prostituée, montrer les souffrances d'un corps démembré, et s'attaquer aux marchands de canons, aux chefs de guerre méprisants la souffrance de leurs hommes, aux politiques manipulateurs, demande un certain culot. Un coup de pistolet dans une église... pour rappeler l'affaire des fusillés de 17, il fallait oser !

Et les femmes ?

A la colère s'est ajouté l'émotion, non feinte, quand les femmes ont «été autorisées» à parler ! La femme restée seule, qui laboure, sème, moissonne, et reçoit pour toute récompense l'avis de décès de son compagnon, mort là bas, au front, loin d'elle, loin de son cœur, loin de cet enfant à naitre, ce qu'il ignore... Cette femme, comme sclérosée par la nouvelle du décès de son homme, dit ne pas pouvoir pleurer.

Raymond Fiabane aime glisser entre les grosses émotions de l'acidité et un brin d'humour. Amusante, l'intervention de la femme du soldat inconnu n'était pas que cela... En effet, combien de femmes, de veuves, ont pu s'identifier à la femme du soldat inconnu ? Combien ont déploré la disparition de cet être chéri ? Lequel, un jour peut-être, sera identifié lorsque la terre voudra bien le rendre... Le texte est fort, saisissant, jusqu'à l'étouffement, et mériterait d'être publié.

La musique est indispensable au spectacle, les choix du chef de chœur Garry Holding, vêtu en curé, sont les points circonflexes des onze étapes de ce spectacle. Cuivres, cordes, piano, percussions, ont accompagné à la perfection le jeu des comédiens et les choristes. Un chœur de veuves sous voile, d'un noir intense, triste à mourir. Mais ô combien efficace. Autant que les chants des solistes, femmes et hommes.

Le final s'ouvre sur l'avenir, avec force, grâce au jeune Eliott,13 ans: «Pourquoi se fait-on la guerre ? Pourquoi ? Moi je ne veux pas !» Qui saura répondre ?

(1) Ce spectacle a été joué 4 fois, à Javarzay, Villefagnan, Clussais-la-Pommeraie et Ruffec. David Harris a fait les arrangements musicaux.

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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 10:09
Villefagnan: un agriculteur de Villefagnan prisonnier de guerre

L'histoire de l'été
C'est celle d'un agriculteur de Villefagnan qui, prisonnier de guerre en 1940, croise la route d'un déserteur allemand...  

Cliquer ci-après: 

http://artethistoire.blogs.charentelibre.fr/media/01/02/1283802137.pdf

 

 

 

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